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Tout ce qui a été posté par Aruna
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Si cet amour transfigurateur est une graine, comme toute graine il lui faudrait sans doute la conjonction d'un vent porteur, d'un terreau riche et de conditions favorables pour éclore. On peut imaginer que l'animal humain puisse être cette terre d'élection. Et le vent est-il le complice de la graine, qui guide celle-ci vers sa terre d'élection?
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La grammaire du mot Nature nous renseigne sur son genre féminin. Cela sonne comme une évidence. On pourrait presque dire que la Nature est une femme voilée. Nous, qui cherchons à soulever le voile, sommes une de ses cellules, ou une de ses excroissances, peut-être. Toute question que nous poserons à propos d'elle sera aussi une question à propos de nous même.
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L'interconnexion est un potentiel inné de l'espèce humaine au même titre que celle que l'on observe dans un vol d'oies sauvages ou un banc de poissons. Internet nous donne l'illusion de la connexion. On n'y touche l'autre au mieux qu'à sa superficie. La communication technologique agit comme un leurre au sein du mental humain, en piratant sa faculté d'attention vers une simulation d'interconnexion, la détournant du même coup de son interconnexion naturelle intra et extraspecielle.
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Nous sommes interconnectés certes. Le mensonge dans cette approche est d'essayer de nous faire croire que nous sommes interconnectés grâce à Facebook et à la cybernétique artificielle en général. N'étions nous pas déjà interconnectés il y a 50 000 ans?
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Quelque chose est là que tu nommes: "la Nature". Cette chose est à la fois ce qu'il y a de plus visible et manifeste au monde mais il demeure une part voilée, qui semble impossible à appréhender dans sa totalité. Pourtant dans le choix même du vocable qui désigne cette chose, il pourrait y avoir un indice de nature syntaxique qui lève sinon tout le voile du moins un petit coin.
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Quand tu t'emploies à parler de la Nature en tant qu'une entité éternellement voilée à nos yeux, est-ce qu'il n'y a pas malgré tout un élément de définition qui émerge de la grammaire même du mot que tu as choisi pour la désigner ?
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Ta question surgit du fait du paradoxe de notre condition. Nous, en tant qu'êtres humains et en tant qu'êtres tout court, sommes pris dans le flux du devenir qui nous sousmet à un impératif de transformation permanente. La vie sous nos yeux nous montre l'exemple de la transformation permanente. A chaque être, des questions sont posées, des défis sont lancés à chaque instant. Des pièges sont tendus, nous y tombons et ce n'est pas un problème car ils ont été déposés sciemment sur notre passage par l'intelligence du vivant afin que nous soyons amenés à revisiter en permanence notre façon d'être au monde. Être perfectionniste dans l'absolu n'a pour moi pas de sens, parceque la seule perfection qu'exige de nous la vie, est une perfection de l'instant, une perfection éphémère : la façon juste d'exister ici et maintenant. Il n'y a certes aucun laisser-aller dans cette exigence, bien au contraire. Y répondre requiert sans aucun doute de grands sacrifices, notamment le renoncement à la quête d'une perfection absolue.
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Cette phrase, à mon sens, n'est pas un étalon de la notion de respect, mais une simple règle de réciprocité. Je m'explique : une personne peut très bien, et c'est très fréquent, ne pas se respecter elle-même. Elle en vient de ce fait à tolérer les comportements irrespectueux des autres envers elle, et même ne plus les percevoir comme tel. Elle peut également en arriver à justifier ces actes et leurs auteurs. C'est ce qui est parfois nommé la collusion victime -perpetrateur. C'est clairement un dérèglement du jugement mais, encore une fois, il est extrêmement répandu. A partir de là, si cette personne devait appliquer l'imperatif moral kantien : "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse", qu'est-ce qui peut l'empêcher de ne pas respecter autrui, puisqu'elle même accepte l'irrespect des autres envers elle ?
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Peut-être tatonnons nous sans nous en rendre clairement compte dans la même direction. Peut être qu'un manque de lâcher prise ou un défaut "d'immersion" nous empêche de le voir. Je ne pense vraiment pas valoriser l'idée au détriment du sentiment. L'un et l'autre participent à construire notre représentation. Pour que le monde puisse nous toucher, l'un et l'autre demandent donc à être déconstruits. Dans l'expression du sentiment, il me semble qu'il y a encore interprétation, traduction d'un message. Si je suis devant un arbre et que je me sens (sentiment) envahi par l'émerveillement, c'est que je demeure observateur et que je reste dissocié de l'arbre que je suis en train d'observer. Communier demanderait que quelque chose soit stoppé dans la représentation, une sorte de momentum, ou de vide dans lequel l'observateur a disparu. Et l'objet observé également.
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Oui, moi aussi, quand j'ai regardé de trop près le précipice, je retourne me fabriquer un tabouret et je m'assieds dessus. C'est une action salutaire.
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On l'admet éventuellement en tant qu'idée, mais qui l'admet dans la profondeur de sa chair ? Tu ne sembles pas réaliser ce que cela implique.
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Le monde n'est pas une construction de l'esprit. Le monde est là autour. Nous l'entendons parfois murmurer mais nous ne pouvons pas le voir. Ce que nous voyons c'est son reflet à travers le prisme de notre esprit. Et c'est ce reflet que nous appelons réalité (ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas).
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Il importe parfois d'arpenter même les impasses de la raison pour avoir une chance d'apercevoir que le mot impasse est aussi une brique constituante de ce mode d'appréhension du monde qu'est la raison, et qu'il n'a donc rien d'absolu. Cela dit, on s'en tire à peu de frais en disant que notre savoir n'est qu'un savoir limité, relatif à un système particulier, que sa vérité réside dans son efficience, etc,...bref qu'il n'a rien à voir avec les spéculations d'ordre ontologique. Il n'empêche que dans l'inconscient le mot "savoir" a la même valeur symbolique que le mot "certitude". Son usage n'est donc pas anodin. En fait, je me trouve écartelé. D'un côté, la science me dit: " on ne peut avoir de certitude sur rien, il n'existe aucune certitude absolue, etc.." donc, intellectuellement je fais mienne cette assertion ; mais dans le concret de ma vie, je me rend compte que je suis totalement incapable de vivre sans le secours de la certitude. C'est ce que j'ai dit ailleurs: je ne peux assumer le fait de ne vivre qu'à travers l'acte de croire. Assumer ce fait à un niveau profond, serait pour la pensée l'équivalent d'un saut périlleux dans le vide.
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L'action, ou ce que nous appelons l'action, suppose d'être dupe. Sinon elle ne fonctionne pas. Pour abattre un arbre, le découper en bûches, et se chauffer avec son bois, il est nécessaire que notre esprit soit persuadé, (ait la certitude) qu'il y a bien là un arbre, et que la combustion de son bois dégagera de la chaleur. Il est nécessaire que notre esprit perçoive un monde d'objets séparés, occupant chacun un espace, à l'intérieur d'un système de causalité régi par le temps. Même si tel ou tel penseur a pu par un certain raisonnement parvenir à la conclusion que le monde était inconnaissable, il n'en demeure pas moins qu'il ne peut intégrer cette information dans la profondeur de sa chair sous peine de voir le monde s'ecrouler. Il est contraint à la position d'esprit du croire, il est contraint à l'état de dupe, quelles que soient ses découvertes intellectuelles à ce sujet. Assumer totalement la position d'esprit de croire, demanderait un sacrifice tellement colossal, qu'il nous est inenvisageable. Le mot "sentiment" me pose problème. Non que je ne puisse envisager une façon de toucher et d'être touché par le monde en deçà du langage et de la visualisation, mais parceque le mot "sentiment" me semble impropre à désigner ce mode. A mon sens, le sentiment dépend encore de l'image et du mot. Les exemples donnés ( l'ennui ou l'émerveillement) en témoignent. Ils appartiennent encore au champ de la représentation.
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Le scientifique est bien un homme. C'est le sens de mon propos. Je critique le scientifique comme je critique l'homme, mais je ne le juge pas. Je suis un homme, donc je me critique moi même sans me juger. Ma critique réside dans l'observation de cette dépendance au fait d'être dupe de ce que nous nommons le réel. Et c'est bien parce que j'observe cette dépendance chez moi, que je la vois de même chez mon frère humain qu'il soit scientifique ou religieux. C'est tout à l'honneur d'Einstein d'avoir reconnu intellectuellement la prévalence du mystère. Le fait de pousser à leur paroxysme les limites de la raison aboutit peut être à ce résultat. Car que signifierait le fait d'assumer totalement le mystère du monde? Que jusque dans le trefond de mes cellules existe cette conscience que je dois croire pour vivre. Mais si cette conscience émerge, y a-t-il encore nécessité d'être dupe? Que pourait faire la raison devant ce paradoxe ?
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Nous ne savons rien du réel. Savoir est un concept vide. Nous aprehendons le monde (la réalité) à travers le langage. Le cerveau d'un petit d'homme se formate à cela dès la naissance. Quand nous disons je vois un arbre, je sais ce qu'est un arbre. Ce " je sais" est un abus de langage, car nous n'avons en fait aucun moyen de "savoir" quelque chose à propos de ce fragment du réel que nous avons nommé "arbre". Derrière ce "savoir" se dissimule un "croire" dont nous sommes forcés d'être dupes car c'est cette position de notre esprit qui a la propriété de fixer le monde dans un état solide et prédictible, empiriquement vérifiable. Nous vivons dans un état de dépendance à la certitude, qui induit toutes ces quêtes de certitudes que sont les démarches scientifiques, religieuses ou philosophiques. Le scientifique est au fond un être humain ordinaire. Comment pourrait il échapper à cela? Comment pourrait il rechercher quoique ce soit dans un monde qui n'existe pas ? Il est obligé de faire comme tout être humain, faire comme si il était possible de savoir quelque chose à propos du monde, car il ne sait pas vivre sans un socle ayant l'apparence de la solidité, sans être contraint d'oublier que ce monde est un mystère absolu.
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Ah bon? C'est un propos d'homme convaincu ça ! Moi, je fais le choix de ne faire l'apologie d'aucune démarche préétablie ; et ce choix m'appartient.
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Lorsque je dis:"il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation...", je désigne l'esprit scientifique (dont je dis qu'il n'est pas exempt d'un fonctionnement fondé sur l'acte de croire). Tu n'as apparemment pas compris le sens de ma phrase.
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Mon propos n'est pas spécialement une apologie de l'esprit scientifique. Je pense que tu as dû me lire superficiellement ou que tu ne t'adresses pas à la bonne personne.
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Un arc en ciel est effectivement une impression. L'eau que je vois bouillir dans la casserole est également une impression. La brûlure que je ressens en plongeant ma main dedans est encore une impression. Qu'est-ce que le principe de réalité ? L'arc en ciel et l'hologramme ne sont-ils pas également partie de la réalité ? L'esprit scientifique se veut sceptique. Il est censé ne rien prendre pour acquis. Cependant, il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation, que la reproductibilité d'une expérience est une preuve, qu'il existe un principe de causalité permettant la vérification, etc...Il fonctionne au moyen d'un immense réseau de propositions reliées entre elles par des liens de cohérence. Ces propositions sont susceptibles d'évoluer, c'est ce qu'on appelle le progrès scientifique, mais serait il possible pour l'esprit de fonctionner sans s'appuyer sur ce réseau de propositions ? Je vis à travers un socle de certitudes intriquées, par exemple: l'eau bout à 100 degrés celsius. Je peux réitérer cette expérience autant de fois que je le souhaite. Le résultat me confirmera cette certitude. Mes yeux voient cette substance liquide dans un état d'ébullition, ils voient l'alcool se dilater dans le tube du thermomètre jusqu'à la graduation 100 degrés. Ce fait m'a également été confirmé par mon éducation scolaire et familiale, par l'ensemble des êtres humains avec lesquels j'interfère. Bref cette proposition, reliée à une infinité d'autres, a acquis pour moi le statut de certitude, et il m'est quasi physiologiquement impossible d'envisager pouvoir vivre sans que mon esprit croit à ces certitudes. Il me semble que le monde s'ecroulerait si il m'était subitement révélé que l'eau n'est pas de l'eau, que l'arbre n'est pas un arbre, que la chaleur n'est pas de la chaleur, que les corps ne chutent pas parce qu'il n'y a pas de corps, pas d'espace pour chuter, pas de temps pour mesurer la chute, etc...Si tout à coup cet objet que je prend pour un arbre n'était plus un arbre, je serais obligé, pour continuer à vivre, de trouver une explication à ce phénomène : j'ai été drogué, victime d'une hallucination, ou je suis en train de rêver. Ma rationalité lutterait désespérément pour essayer de raccrocher les wagons. Cette dépendance à un croire générateur de certitude est la même chez le scientifique que chez le religieux. Elle est la même chez l'être humain en général. Le socle "scientifique" du croire dispose d'une telle masse, d'une telle inertie, qu'il est capable d'anéantir tout croire concurrent non compatible. Ce socle de croire, nous le nommons réalité et nous l'opposont au rêve, à la croyance religieuse, à l'imaginaire, etc...
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Dire qu'un énoncé a une force créatrice n'est pas déresponsabilisant, au contraire. Si le monde dans lequel j'évolue est construit par les énoncés que je contribue à véhiculer, ma responsabilité est impliquée de façon totale dans chacun des éléments qui constituent ce monde.
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Ce que je dis est un énoncé. Or il n'y a de vérité dans aucun énoncé. L'énoncé qui fait exister l'auberge est un énoncé structurant. Le mien a une valeur destructurante, mais sa puissance est faible au regard de l'ensemble des énoncés structurants. La preuve: j'évolue moi aussi dans cette fameuse auberge.
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Il n'y a que cela qui fonctionne. Mais ce fait est occulté par l'esprit par mesure d'auto protection. Si l'esprit s'aperçoit qu'il construit lui même en permanence (ou participe à construire) le monde dans lequel il évolue et agit, ce monde potentiellement cesse d'exister. Si les énoncés qui construisent ce monde sont invalidés subitement, celui-ci est "stoppé". Cela est inenvisageable pour l'esprit. Comment pourrait il envisager de vivre dans un monde "inconstruit"?
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"Je vois (ou je vérifie) ce que je crois" est un énoncé créateur au même titre que "je crois ce que je vois (ou ce que je vérifie)". On voit que le premier de ces énoncés, bien que créateur, est également destructurateur du second. Cependant le second dispose d'une telle charge énergetique, d'une telle inertie, qu'il est extrêmement difficile à déstructurer. Il reste donc à priori dominant et quasi exclusif.
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C'est ça. Tout l'univers mental scientifique est bâti sur cette inversion. Et l'univers mental religieux de même.