Aller au contenu

Un phare...

Noter ce sujet


ptitepao

Messages recommandés

Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonjour ici ^^ … plaisir de faire un ptit tour dans le ph'ART

"Chaque matin je caresse le ciel quand ses paupières sont encore chaudes"

"Bleu est la couleur du regard, du dedans de l'âme et de la pensée, de l'attente, de la rêverie et du sommeil ....

" Ce bleu n'appartient à personne

Il n'est ni le bien des hommes ni le royaume des dieux. il circule et se répand, distribuant partout la matiére mobile de son propre rêve…."

"Le bleu ne fait pas de bruit…"

"Le bleu est une couleur propice à la disparition…"

"Indéfiniment, le bleu s'évade…"

547196meragite.jpg

" Toi, le petit corps d'homme transi, le bonhomme de chair blanche, tu mimes le geste de l'amour, tu danses, tes reins s'agitent, tu ne sais plus qui tu es ni qui tu aimes, cela te fais du bien, ce bleu qui te brûle, te remue et dévêt de toi: ton corps n'est plus si lourd, et te voici couché, vivant, dans un hallucinant sommeil, osant des mouvements aussi déliés que les phrases qui te manquent pour dire le bleu qui est en toi et que la mer chante à ta place quand elle accueille et porte en elle ce corps qu'elle innocente de n'être qu'un paquet de désir et de larmes."

( extraits: Une histoire de bleu de J.M. Maulpoix)

sarah-ann-loreth.jpg

" Bleu que je t'aime bleu

( tire ta langue ta belle langue bleue)

Le bleu ce n'est pas que le blues j'écoute Mingus

Le Bleu ce n'est pas que le bleu des pleurs je lisais Venaille - pourquoi tu pleures? dis - parce que le ciel est bleu

Le Bleu ce n'est pas que la grenouille de Spinoza et sa réalité intrinsèque La grenouille de Perros au fond d'un lavoir breton

Le Bleu ce n'est pas ce convalescent pâlichon que Maulpoix voudrait Jardiner - sans doute pour lui redonner un peu de couleur-

Un peu de ce bleu chinois des vestes de 68 qui avait teint les doigts de ma mère à la première lessive

Le Bleu sur le dragon couché de Ségalen

Les Bleus que j'accumulais enfant quand je faisais tant de couronnes dans la rue des premiers goudrons - la rue du pré de long

Le Bleu nous rejoignant nous disjoignant faisant corps faisant feu

Brûlant l'ombre des paroles et des yeux

Bleu que je t'aime bleu !"

( jj Dorio )

" À défaut de livre, au moins cette promesse de poème,

à défaut de poème, vite, au moins cette phrase

prononcée à tâtons dans la nuit,

à défaut de phrase, ce cri venu du ventre,

à défaut de cri, cette voix introuvable,

avec son bruit d’herbe

obstinée,

un léger souffle d’air en quelque sorte

sans défaut.

Je dessine sur ta peau un événement illisible.

Si tu l’ouvres en son milieu, il en sortira de quoi boire

et manger jusqu’à la fin du jour… " (Dominique Sorrente)

263860kleinant176.jpg

Anthropométries de l'époque bleue de l'artiste

Yves Klein

Ses modèles enduites de peintures seront les pinceaux humains avec lesquelles Klein donnera formes et couleurs à sa fièvre créatrice …

291895kleinant19.jpg

"Bleu du Ciel, bleu de la Mer, bleu divin ou bleu de l'Artiste, cette couleur nous renvoie ''à tout ce qui nous entoure'', mais dans le domaine de l'impalpable, du fugace, de la grandeur, où l'homme peut se retrouver et se découvrir dans la solitude de la Nature offerte ''au sein de son infinie limpidité'' – par sa chair même : le Bleu "

----

---

425989kleinant119.jpg

" Palsambleu, morbleu, ventrebleu, jarnibleu !!!

Dieu aussi a eu sa période bleu ". (Jacques Prévert)

-----

"Quand je n'ai pas de bleu, je mets du rouge... " (Pablo Picasso )

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 5 semaines après...
Annonces
Maintenant
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Cajou

C’est curieux de voir hésiter les gens à la porte de l’ascenseur.

Passeront-ils ici, ou là ?

Leur individualité s’affirme par le choix : ils sortent.

Une nécessité les pousse, l’obligation misérable d’aller à un rendez-vous, d’acheter un chapeau,

sépare ces beaux êtres humains si parfaitement unis tout à l’heure.

Quant à moi, je n’ai pas de but, je n’ai pas d’ambition.

Je me laisse porter par le courant.

La surface de mon esprit glisse comme un pâle ruisseau reflétant les objets qui passent.

Je suis incapable de me rappeler mon passé, la forme de mon nez ou la couleur de mes yeux,

ni quelle est l’opinion que j’ai généra-lement de moi-même.

Ce n’est qu’aux moments critiques, en traversant une rue, sur le rebord d’un trottoir, que mon instinct

de conservation se saisit de moi,

et m’arrête devant un autobus.

Décidément, nous tenons tout à vivre.

Puis, de nouveau, l’indifférence m’envahit.

Le vacarme des voitures, le passage de figures pareilles qui se dirigent tantôt ici, tantôt là, me

transportent dans un rêve d’intoxiqué, et les traits s’effacent des visages.

Les gens pourraient tout aussi bien passer à travers moi.

Et qu’est-ce moment du temps, ce jour entre les jours où je me trouve pris ?

Le grondement de la circulation pourrait être tout aussi bien le vaste murmure des forêts

ou le rugissement des fauves.

La roue du temps a reculé d’un tour : nos progrès si récents sont anéantis.

En vérité, nos corps sont nus.

Nous ne sommes que légèrement recouverts de tissus

soigneusement boutonnés, et sous ces trottoirs se cachent des coquillages, des ossements,

et du silence.

Virginia Woolf Les Vagues

c8b81353fe5e94aa634042414313cea6.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

savants en odeurs

Dans les rues, les lieux de débarras, les terrains vagues, circulent les chiens.

Savants en odeurs, ils fouillent les derniers détritus qui viennent d'être jetés. Attentifs, l'air d'experts. Jamais on ne les voit se pencher sur une rose ou une violette (senteurs pour ceux qui n'ont pas de nez, comme les couchers de soleil sont splendeurs pour ceux qui ne savent se servir de leurs yeux. Le genre même de l'amateur). Un sacré dossier qu'ils ont dans la tête, constamment tenu à jour. Qui connaît mieux la carte des puanteurs ? Les parfums ne les distraient pas, mais un horizon de rêve se lève pour eux de dessus les zones aux sécrétions les plus intimes, les plus révélatrices. Là-dessus, ils pensent. Compris ! Ils savent à présent. Ces innocents nous reviennent alors, sans transition, affectueux, avec le regard de l'heureuse conscience.

Petrina+Hicks+Excalibur,+2006%0ALightjet+print.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

"Qu’est-ce qui cloche avec les écrivains? Pourquoi en existe-t-il si peu qui vaillent qu’on s’y arrête?"

"N’empêche que je n’ai pas écrit une seule ligne ces trois dernières nuits. La tête me lâcherait-elle? Jusqu’alors, même lorsque je déprimais, les mots, impatients de monter en ligne, continuaient de bouillonner au plus profond de moi. Je fuis la compétition littéraire. Ni la gloire, ni le fric ne m’ont tenté. Je ne cherche à exprimer que ce que je ressens, un point c’est tout. Je ne me bats que contre les mots, et je préférerais encore mourir que de me retirer du ring. Disant cela, je ne sacralise pas la littérature, j’affirme simplement qu’elle se confond avec ma vie.

Lorsque je commence à douter de mon travail, il suffit que je lise l’un de mes contemporains pour qu’aussitôt je me reproche mon inquiétude. Je ne suis en compétition qu’avec moi-même: il me faut trouver le mot juste en m’efforçant d’en maîtriser l’emploi sans sacrifier le plaisir de jouer avec. Autrement, autant déclarer forfait.

Aussi, en me coupant du reste du monde, ai-je plutôt fait preuve de sagesse. Les visiteurs ne se bousculent plus chez moi. D’ailleurs, dès qu’un humain pointe son museau, mes neuf chats grimpent aux rideaux. Quant à mon épouse, elle tend de plus en plus à me ressembler. Je ne le souhaite pourtant pas. Cette manière d’être m’est naturelle. Mais ne ressemble pas à Linda. Je suis heureux quand elle prend la voiture et se rend dans quelque soirée. Après tout, j’ai bien mon putain d’hippodrome. Son grand vide sidéral m’inspire. Je ne vais aux courses que poussé par l’envie de me détruire en assistant aux premières loges à la mise à mort du temps. Là-bas, les heures passent, et je trépasse – il le faut. Le temps ne suspend son vol que lorsque je me retrouve devant mon écran. Mais sans perte il n’y a pas de gain possible. Pour deux heures de bonheur, on doit accepter d’en massacrer dix. En revanche, faites en sorte de ne jamais sacrifier TOUTES les heures, TOUTES les années de votre vie.

Je ne suis devenu écrivain qu’en me laissant emporter par l’instinct, il m’a ouvert les yeux, il a façonné mon style, et m’a maintenu debout. N’en demeure pas moins que c’est à chacun de trouver sa voie. Sa musique. Dans mon cas, il m’a fallu passer par d’abominables muflées, à la limite du delirium tremens. Grâce à quoi, ma phrase s’est affûtée jusqu’à pouvoir déchirer la page. J’ai eu besoin de me mettre en danger. Besoin de risquer le tout pour le tout. Avec les hommes. Les femmes. Les bagnoles. Le jeu. La faim. Avec n’importe quoi. Ce n’est qu’ainsi que j’ai pu développer ma manière. Et ça m’a pris des dizaines d’années. A présent, mes besoins se sont modifiés. J’ai davantage faim de subtilité, de désinvolture. Un souffle, une ombre, un rien. Faim de mots chuchotés, de mots saisis au vol. De choses vues. Quoique je ne me refuse pas deux, trois petits verres. Ils ne m’interdisent pas de flirter avec le clair-obscur, et l’ambiguïté. Je suis désormais friand d’expériences que j’ai du mal à analyser. Je m’en délecte. Et je pousse la chansonnette différemment. Ils sont quelques-uns à l’avoir remarqué.

"Vous avez franchi une limite", me disent-ils souvent.

Je comprends leur jugement. Je le partage. Un rythme plus direct, et cependant plus fiévreux, plus inquiétant. Je suis en marche vers d’autres horizons. Ma coexistence avec la mort m’a galvanisé. Les avantages que j’en ai retirés sont énormes. Je peux enfin voir et entendre les bruissements que ne distingue pas la jeunesse. Au pouvoir de l’immaturité a succédé le pouvoir de la plénitude. Non, je ne descends pas la pente. Hum! Hum! Sur ce, excusez-moi, il faut que j’aille au lit, il est minuit 55. Fin de cette causerie nocturne. Riez pendant qu’il est encore temps…" "Je ne respirais qu’en compagnie des morts, écrivains ou musiciens. A leur contact, la solitude me pesait moins. Sauf que les livres débordant d’énergie et de mystère ne sont pas si nombreux et qu’il arrive un moment où on les a tous lus. Voilà pourquoi la musique classique aura constitué mon ultime refuge. Je passais des heures – et sur ce point je n’ai pas varié – l’oreille collée au poste de radio. Découvrais-je un morceau nouveau, qui témoignait de la puissance de son créateur, que j’en étais émerveillé – ce qui m’arrive encore assez souvent aujourd’hui.

Tenez, tandis que j’écris ce que vous êtes entrain de lire, j’écoute une pièce dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. Je me repais de chacune de ses notes, mon être tout entier vibre à l’unisson. Quand je songe, par exemple, à ce que les siècles passés recèlent de trésors, je suis saisi d’une émotion à nulle autre pareille. Ah! pouvoir enfin pénétrer le secret des ces âmes indomptables! Les mots me manquent pour exprimer ma pensée, disons que la musique m’aura offert la félicité, que je m’en nourris, que j’en suis transporté, et que je lui en rends grâces à chaque instant. Je n’ai jamais écrit une seule ligne sans que la radio ne soit allumée, la musique participe de ma création, l’oreille écoute tandis que la main peine à creuser son sillon. Un jour peut-être, quelqu’un se piquera de vouloir me démontrer pourquoi la musique classique me fait l’effet d’un Miracle permanent. Je doute qu’il y parvienne. Les prodiges ne s’expliquent pas. Mais pourquoi, oui pourquoi, les livres sont-ils dénués de ce pouvoir? Qu’est-ce qui cloche avec les écrivains? Pourquoi en existe-t-il si peu qui vaillent qu’on s’y arrête?

Charles Bukowski, Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau

bukowski_9.jpg

"si vous tentez le coup

allez-y à fond

ou n'essayez meme pas

vous perdrez peut etre vos copines, femmes, proches, boulots

voire meme votre tete

vous ne mangerez pas pendant trois ou quatre jours

vous gelerez peut etre sur un banc

irez en taule

serez exposé à la dérision

a la moquerie, à l'isolement

l'isolement est un bienfait

tout le reste ne sert qu'à tester votre endurance

à vérifier votre motivation

et vous foncerez

malgré le rejet et les pires galères

ce sera mieux que tout ce que vous pourriez imaginer

si vous tentez le coup

allez-y à fond

c'est une sensation unique

vous cotoierez les dieux

vos nuits bruleront rouge vif

votre vie ne sera qu'un long éclat de rire

c'est le seul combat digne de ce nom."

b89a4b5eed7d18d761c8b4e5ddbd7da25f1d640e_m.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 53ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
53ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Alors ça ne finira plus.

Ce sera toujours comme ça, maintenant. Ou pire. Jamais mieux qu’aujourd’hui.

On fait quoi quand on ne peut plus espérer mieux ?

Une boule sous la couette.

Pour commencer. Parce que rien ne vaut la couette pour digérer, pour accepter… ou, au moins, pour essayer… fœtus qui apprivoise ce nouvel avenir tout neuf qu’on vient tout juste de lui apprendre… pesamment, lentement, laborieusement.

Mais sûrement.

Et puis un cri.

Ou bien deux, trois, même, peut-être. Hurler l’injustice et les rêves perdus, le vide et la peur. Et y perdre la voix, mais hurler toujours. En silence. En dedans.

Ensuite, plus rien.

Le silence qui s’étale droit devant. Qui s’étire. Qui s’endort, peut-être.

Eux.

Leur retour. Et la honte de les avoir oubliés si longtemps dans les larmes. Eux. Là malgré tout, malgré « ça , malgré elle. Ceux qui effacent les plis de la couette. Ceux qui éteignent les cris, peuplent le silence…

Et avec eux, la volonté de continuer quand même, coûte que coûte, parce qu’abandonner, ce serait les laisser derrière. Décider alors qu’aujourd’hui est le jour le plus merveilleux qu’elle ait vécu. Et que demain sera meilleur encore. Parce qu’ils sont là.

Et elle aussi.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Pao :fleur:

Le jour où je suis morte..

Un jour je me suis réveillée sentant un grand vide noir filer sous moi.

Je ne pouvais pas voir. J’ai vu Vardaman se lever, aller à la fenêtre et planter le couteau dans le poisson.

Le sang giclait, sifflant comme de la vapeur, mais je n’ai pas pu voir…

C’est alors que je suis morte. Je me suis levée et j’ai arraché le couteau du poisson tout ruisselant et qui sifflait encore et j’ai tué Darl.

A l’époque où je dormais avec Vardaman une nuit j’ai eu un cauchemar

j’ai rêvé que j’étais réveillée mais je ne pouvais pas voir et je ne pouvais pas sentir je ne pouvais pas sentir le lit sous moi et je ne pouvais pas penser qui j’étais ..

je ne pouvais pas penser mon nom je ne pouvais même pas penser que j’étais une fille

je ne pouvais pas penser que j’étais même pas penser je veux me réveiller ni me rappeler ce qu’est le contraire de se réveiller afin de pouvoir le

faire je savais qu’il passait quelque chose mais je ne pouvais même pas penser au temps et puis tout à coup j’ai compris qu’il y avait quelque chose c’était le vent qui soufflait sur moi c’était comme si le vent était venu me ressouffler de là où il était et où je n’étais pas soufflant par la chambre et Vardaman endormi et tous les autres de nouveau sous moi et passant comme un morceau de soie douce frôlant mes jambes nues.

En souffles frais il sort des pins, et gémit triste et continu… (Tandis que j’agonise)

William Faulkner

tumblr_mivckkS2U01qg4ch3o1_500.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonsoir Lucy and Pao smile.gif …. and tous

"Dans l'océan, on sent la violence, le sel ! 


On voit les phares... 


Toute l'importance des phares 
les jours de tempête."

( Claudie Gallay )

908613pharevague.jpg

" L’Océan s’est réveillé / L’Océan a déraillé / l’eau explose dans le ciel / elle explose/ elle dégringole / arrache les nuages au vent et les étoiles / il est furieux l’Océan / il se déchaîne / mais jusqu’à quand / personne ne sait / un jour entier / ça finira par s’arrêter / maman ce truc-là maman / tu ne me l’avais pas dit / dors mon enfant / c’est la berceuse de l’Océan / l’Océan qui te berce / tu parles qu’il me berce / il est furieux l’Océan / partout / l’écume /et le cauchemar / il est fou l’Océan / aussi loin qu’on peut voir / tout est noir / de grands murs noirs / qui déboulent / et nous là tous / la gueule ouverte / en attendant / que ça s’arrête / qu’on coule à pic / je veux pas maman / je veux l’eau qui repose / l’eau qui reflète / arrête-moi / ces murailles / absurdes / ces murailles d’eau / qui dégringolent / et tout ce bruit /

je reveux l’eau que tu connais

je reveux la mer

le silence

la lumière

et les poissons volants

dessus

qui volent." (Barrico)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité _Films_
Invités, Posté(e)
Invité _Films_
Invité _Films_ Invités 0 message
Posté(e)

Bonsoir :)

C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Le dormeur du val

Arthur Rimbaud

Modifié par _Films_
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 5 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour bonjour et soir et matin

« Chateaugué et moi, nous nous sommes assis sur le trottoir. Je note avec précision tout ce qui se déroule avant ma mort et sa mort. Tout ce qui arrive, arrive avant la mort ; car le mort est toujours après et qu’après il y a toujours la mort. En un mot, après la mort, il n’arrive rien. Je ne dis pas cela dans le but de passer pour sérieux et subtil. Je dis cela parce que j’en ai envie. Il y en a tellement qui parlent de la mort pour faire peur aux autres, parce qu’ils veulent se faire prendre au sérieux, parce qu’ils veulent se prendre au sérieux. Si la mort est grande et sérieuse, ceux qui ont la faculté de mourir sont grands et respectables ; c’est ainsi qu’ils raisonnent. Il y a qui grandisse la mort pour se grandir eux-mêmes, pour monter dans leur propre estime. Si la vie est monotone et ennuyeuse, qu’est cette mort qui en est le terme ? La mort est la fin de la monotonie et de l’ennui, de l’attente à vide, de la platitude, de la pluvitude. La mort est la fin de rien, de rien du tout, de moins que rien.» (Le Nez qui voque)

« Il y a un aigle pris dans mon ventre, et il bat des ailes de toute sa force pour se déprendre, pour sortir, pour regagner l'air ferme. Qui a mis cet aigle-là là? Cet aigle est comme un désir de pureté qui serait près de se noyer, qui n'en pourrait plus de retenir son souffle, qu'on aurait ancré au fond du monde pour le punir.» (Le Nez qui voque)

« Le bon, le meilleur et le mieux c'est rien. Reste assis là et nie tout : le cigare entre tes dents, le jour dans tes yeux, la peau sous tes vêtements. Nie, nie, nie, et recueille-toi comme une bombe dans chacun de tes non, et ne t'arrête jamais d'être sur le point d'éclater, et n'éclate jamais. » (L'hiver de force)

« Je ne me suicide pas parce que j'ai envie de partir. Quand on a envie de quelque chose on est sauf. Je ne pars pas parce qu'une fois partie je n'aurais plus envie de rien et qu'il faudrait que je m'extermine. Ma logique m'effraie.» (L'Avalée des avalés)

Ducharme.jpg?1315942561

Réjean Ducharme

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Rien ne reste de rien (Nada fica de nada, 1932)

Rien ne reste de rien. Et nous ne sommes rien.

Au soleil et au vent quelque peu nous nous arriérons

De l’irrespirable ténèbre qui nous grèvera

De l’humide terre imposée,

Cadavres ajournés qui procréent.

Lois promulguées, statues contemplées, odes achevées -

Tout connaît son tombeau. Si nous, amas de chairs

Qu’un intime soleil nourrit de sang, avons

Notre couchant, pourquoi pas elles ?

Nous sommes contes contant contes, rien.

*

Fernando Pessoa

alfred_kubin_baiser_1903.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Écoutez !

Puisqu'on allume les étoiles,

c'est qu'elles sont à

quelqu'un nécessaires?

C'est que quelqu'un désire

qu'elles soient?

C'est que quelqu'un dit perles

ces crachats?

Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,

il fonce jusqu'à Dieu,

craint d'arriver trop tard, pleure,

baise sa main noueuse, implore

il lui faut une étoile!

jure qu'il ne peut supporter

son martyre sans étoiles.

Ensuite,

il promène son angoisse,

il fait semblant d'être calme.

Il dit à quelqu'un :

" Maintenant, tu vas mieux,

n'est-ce pas? T'as plus peur ? Dis ? "

Écoutez !

Puisqu'on allume les étoiles,

c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?

c'est qu'il est indispensable,

que tous les soirs

au-dessus des toits

se mette à luire seule au moins

une étoile?

Vladimir Maïakovski

tumblr_inline_mi6vbe4eoJ1qz4rgp.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 mois après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Car, à a vérité, dit le Mathématicien, avec un sourire bienveillant qui entend établir sa totale indifférence à un quelconque jugement moral en cette affaire, c'est une erreur grossière de prétendre que Rita, quand elle est ivre, veut montrer ses seins à tout le monde, parce que, de toute façon, elle est toujours ivre et que la plupart du temps elle est habillée jusqu'au cou. Non, d'après le Mathématicien, si elle fait ça de temps en temps, ce n'est pas tant par alcoolisme ou exhibitionnisme que par timidité : que faire, de quoi parler, comment se comporter en société ? Simuler un intérêt pour des conversations stupides ou prendre des poses prétentieuses, essayer de réfuter des arguments inattaquables mais complètement faux, justifier pourquoi nous préférons la pâte de coings à celle de pommes ou Miro à Dali ? Ah non ! mieux vaut rester dans un coing à se taire, en buvant gin sur gin, en fumant du tabac noir, jusqu'à ce que à un moment donné de la nuit, de façon brusque et pour passer à l'action après un marasme insupportable, sans savoir quel comportement adopter ni quel mot vrai proférer, pour libérer l'angoisse, paf, les seins à l'air. Et ça bien sûr, sans aucune préméditation, de façon compulsive plutôt, au moment ou non seulement les autres mais elle même l'attendent le moins.

Juan José Saer, Glose, 1988

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Du
fer, du feu, du
C'est
c'est la

Debout
, le bras levé,
en sa
,

Animant
le
d'un
.

Aux
de sa voix s'
les

Autour
d'elle
des
,

Les
ont
d'
.

Partout
,
,
,

En
ce flux et
, sur
mer
,

A
son
l'
s'abat.

Sous
sa main qui
, en ses
,

Pour
et
aux

Toute
est arme, et tout
.

Puis
,
elle a repu ses yeux et ses

De
, de
sans
,

Quand
un
en son
,

Pâle
sous ses
, l'âme d'
,

Devant
l'
et la
,

Triomphante
elle crie à la

Oui
, bien
la
est

Pas
un
qui n'ait des
pour

Les
plus
, les plus
sont les
.

Sur
son sein
qui
et qui

L
'
,
au
que l'on
,

Contemple
avec
tous ces épis
.

Hélas !
au gré du vent et sous sa

Ils
au loin, des
à la
,

Sur
la tige
leur
.

Le
leur
ses

Riches
de leur
, sous les
,

Ils
pu
pour une
.

II

Si
c'est
, à l'

Pourquoi
n'
qu'une

Pour
un prix
que les
que

L
'
ne
et

Manque-t-il
d'
qu'il
beau d'

Le
il
, et la
est

Qu
'il lui
nous
et que sa main

S
'
sans
ce

Qu
'il s'agit
tout d'
et de
.

A
leur tour, le
haut, l'
et le Vice,

L
'un sur l'
, l'
dans la

Qu
'il y
donc, et pour les
.

A
la
les
.

Délivrance
les
,

Unissez
vos
et
la main.

Dans
les
et vers un but
,

Pour
avec
sa
,

Certes
ce n'est pas trop de tout l'
.

L
'
, et le

Croyait
, dans le
d'une
,

Voir
de la Paix déjà
le
.

On
.
, la
à la
,

Guerre
, tu
, plus âpre, plus
,

Écrasant
le
sous ton
.

C
'est à qui le
,
de
,

Se
vers l'
.

A
de
L'
ou

Cet
qui
des
ou de la

Est
un
il
l'
, - on l'
.

Quoi !
pour
des bras
pour s'

Les
, les
s'
dans les
.

Les
ont
mais que dire des

Près
des
les fils
.

Le
est
les
,

Car
ces
de
,
et
,

Étaient
des
et des
.

Affaiblis
et
sous la
,

Recommence
,
,

Le
de vos
est
,
.

Mais
tous ces
ne
qu'un

C
'
le bien
de la
,

Se
,
c'est être

Guerre
, au seul
des maux que tu
,

Fermente
au fond des
le
des

Dans
le
par tes

Des
sont
de
et de rage,

Et
le
n'a plus,
son
,

Qu
'un
, qu'un
des
.

Ainsi
le
, à
de
,

Arbre
,
ses
,

Adieu
,
,

En
ce
la sève est
.

Plus
d'
, plus de
et ta
,

Pour
les
, a
les
.

III

Non
, ce n'est
à nous,
et
,

De
nier les
de la mort

D
'un élan
il est beau d'y
.

Philosophes
,
,
,
,

Soldats
de l'
, ces
sont les

Guerre !
ils
sans toi
pour qui
.

Mais
à ce fier
qui
et qui
,

Aux
, au
,

Ferme
dans mon
,
je

O
vous que l'Art
ou
,

Qui
,
d'
,
pour la vie,

On
ose vous
en
au

Liberté
,
,
,
de

Pour
un
d'Etat, pour un pan de
,

Sans
, sans
, un
est
.

-
Mais il est
- Qu'
On l'
.

Pourtant
la vie
est de

N
'y
pas,
Un
, c'est

Sous
des
de
et de sang,
les

Pâlissent
tant de
,

Moi-même
à la
me
,

Je
ne
plus les
des

Mon
âme se
, et
de tels

Je
être
et
.

Du
te
'en
,

A
tes
, dans les bras de l'

Qui
,
,
t'
et te
,

O
,
,
qu'on
,

Je
,
et dans mon
,

Bouche
pour te
, et cœur pour t'

Modifié par Etrange
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Etrange Membre 2 065 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Quatrième méditation sur la beauté

Alfred de Musset

Or la beauté, c'est tout. Platon l'a dit lui-même:

La beauté, sur la terre, est la chose suprême.

C'est pour nous la montrer qu'est faite la clarté.

Rien n'est plus beau que le vrai, dit un vers respecté;

Et moi je lui répond sans crainte d'un blasphème:

Rien n'est vrai que le beau; rien n'est vrai sans

beauté.

Comme pour lui faire écho, voici les deux vers

célèbres de John Keats, ce poète qui a dit que

" la terre est une vallée où poussent les âmes" :

Beauté, c'est vérité; et vérité beauté.

Tout ce qu'on sait sur terre; il faut qu'on le sache.

François Cheng

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J’ai l’amour spontané de mon prochain sauf quand

Mon prochain s’intéresse de trop près à mon goût

À ma personne gentille et froide et solitaire

Alors là je m’éloigne à grandes enjambées

Du buffet dînatoire où j’étais conviviée

Et je rentre chez moi savourer mon congé.

0jkc.jpg

Je me rappelle

Comme on se fait à soi-même une queue de poisson

Je ne trouve plus sa main dessous l'oreiller bleu sa main

qui prolongeait mon rêve

Je ne trouve plus la rose qui prolongeait sa main

Je ne trouve plus ma main

La foule repasse avec une grande baguette de pain

Et je suis la mie de personne

1zuj.jpeg

J’ai perdu les pédales alors je vais à pied comme un tout-------- seul nuage une montagne déplacée

Mais vous m’en direz tant et vous n’aurez pas tord comme------- moyen de transport il y a la métaphore

La figure du poème vous porte tout là-haut aussi bien que------- le train ou le vélomoteur le patin à roulettes le roller le------ scooter la planche l’aéroplane (ou la dynasphère) et ça les doigts dans le nez------- (sauf si vous faites la gueule et vous vous la cassez)

La mer c’est l’infini et l’amour l’incendie qui brule les ------ grands bateaux qui échouent sur les grèves de la RATP je------ rentre avec tes pieds

53dl.jpg

Extraits de poèmes de Valérie Rousseau ..... ( très légérement """modifié""", pour le troisième, par C.... :bo: )

...et bonne soirée à tous

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
  • 2 semaines après...
Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonsoir ptitefleurdepao fleur.gif…. and you tous !!

merci Janacek j'ai gros faible pour Valerie Rouzeau !!

145330tourbillon.png

" Un vent démentiel qui a tout mis sans dessus dessous y compris les têtes , au sens des idées, pas au sens des têtes qu’on a sur les épaules . Et puis plus rien. En un certain sens , à bien y réfléchir, c’est idiot qu’on n’ait jamais pensé au vent pour transporter la musique d’un endroit à un autre. On pourrait facilement construire des moulins qui, un peu modifiés, pourraient filtrer le vent et récupérer les sons qu’il emporte dans un instrument idoine qui permettrait ensuite aux gens de les entendre. Je lui ai dit, à Caspar. Mais il dit que les moulins c’est pour la farine. Il n’a aucune poésie dans la tête, Caspar. "...

(extrait de Baricco : Le château de la colère)

Modifié par Cajou
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 mois après...
Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 11 488 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
Posté(e)

Le Marteau sans maître, 1934

Commune présence

Tu es pressé d'écrire,

Comme si tu étais en retard sur la vie.

S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.

Hâte-toi.

Hâte-toi de transmettre

Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.

Effectivement tu es en retard sur la vie,

La vie inexprimable,

La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,

Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,

Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés

Au bout de combats sans merci.

Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.

Si tu rencontres la mort durant ton labeur,

Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,

En t'inclinant.

Si tu veux rire,

Offre ta soumission,

Jamais tes armes.

Tu as été créé pour des moments peu communs.

Modifie-toi, disparais sans regret

Au gré de la rigueur suave.

Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit

Sans interruption,

Sans égarement.

Essaime la poussière

Nul ne décèlera votre union.

René Char

LouiseBrooks.jpg

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

..que ferais-je sans ce monde sans visage

sans questions

où être ne dure qu'un instant où chaque instant

verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été

sans cette onde où à la fin

corps et ombre ensemble s'engloutissent

que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures

haletant furieux vers le secours vers l'amour

sans ce ciel qui s'élève

sur la poussière de ses lests

que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui

regardant par mon hublot si je ne suis pas seul

à errer et à virer loin de toute vie

dans un espace pantin

sans voix parmi les voix

enfermées avec moi

Samuel Beckett.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×