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L'histoire de la musique de film


January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 667 messages
108ans‚ ©,
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L'origine de la musique au cinéma

Dans les jours qui ont suivi la première représentation des frères Lumière en janvier 1896, le pianiste Emile Malaval est venu jouer pour tenter de couvrir le bruit de l'appareil de projection.

La musique de film fait sa première apparition le 17 novembre 1908, jour de sortie du film L'Assassinat du duc de Guise, d'André Calmettes et Charles Le Bargy. La musique de ce film fut composée par Camille Saint-Saëns, qui devint ainsi le premier compositeur de renom à composer une musique spécialement pour un film.

Du simple pianiste dans la salle obscure aux bandes originales spécialement composées, la musique est très vite devenue une composante essentielle de la dramaturgie cinématographique.

À l'aube du cinéma, le son n'existait pas. Cependant, la projection de film était souvent accompagnée par un piano ou même par un orchestre, pour des raisons multiples : couvrir le bruit du projecteur, rassurer les spectateurs dans le noir, distraire l'oreille, renforcer le découpage mais aussi le lien entre les différentes scènes du film, prolonger la tradition des spectacles « audiovisuels » antérieurs au cinéma muet (spectacles de cirque, de magie, ballet, lanterne magique...). Mais cet accompagnement renforçait aussi le rythme et l'émotion.

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C'est ainsi qu'en 1909, les films Edison éditent Suggestion for Music, un catalogue dans lequel chaque action ou émotion est associée à une ou plusieurs mélodies extraites du répertoire classique.

Mais les musiciens jouant pendant la projection d'un film sont exposés à de nombreux problèmes : fluctuations dans la vitesse de déroulement des films, état des copies qui se détériorent très vite, etc. Ceci oblige les musiciens à achever, changer voire sauter précipitamment un morceau. La synchronisation entre le son et les images est un problème majeur au début du siècle.

L'arrivée du son optique

En 1926, le procédé Vitaphone, qui enregistre le son sur un disque et le synchronise avec le projecteur est un triomphe, tout comme le célèbre film sonore américain Le Chanteur de jazz (1927) d'Alan Crosland qui impose par son succès le cinéma parlant. Cinéastes, producteurs et musiciens prennent conscience du rôle de la voix, des bruits et de la musique dans un film.

Les pouvoirs de la musique

Sa fonction expressive se situe à plusieurs niveaux associés ou non, dramatique, lyrique, esthétique ou symbolique dans un rapport plus ou moins distancié avec ce qui se passe sur l'écran, que ce soit pour caractériser ou illustrer musicalement la scène, lui conférer un pouvoir émotionnel sur le spectateur, voire lui faire jouer le rôle d'un personnage ou un évènement symbolique par l'usage d'un leitmotiv.

Les premières partitions écrites spécifiquement pour le cinéma jouent généralement le même rôle que les morceaux du répertoire classique qu'elles remplacent : elles ne font que soutenir le discours cinématographique, souvent avec emphase et redondance. Cette réduction de la musique à une fonction de doublage amènera le compositeur Igor Stravinski à la comparer à du « papier peint ». Il signifiait par là que la musique devait supporter l'image et l'histoire, mais ne pas prendre le pas.

Les réalisateurs et les producteurs sont conscients de son importance, notamment de l'émotion qu'elle peut susciter chez le spectateur, des pleurs associés aux violons à l'excitation d'une musique saccadée avec un son saturé, en passant par l'inquiétude, l'angoisse ou l'inconfort d'une musique dissonante.

Dans certains cas, le réalisateur est guidé par une musique, une chanson, un morceau qu'il a en tête, et qui pourra faire partie ou pas de la musique du film.

Petit à petit, la musique brise le cocon de simple accompagnement sonore. Elle dépasse son rôle d'illustration pour apporter une dimension supplémentaire chargée de sens. Au-delà de son apport esthétique, elle devient utile et participe au récit.

La partition de John Williams en est un exemple révélateur ; elle transforme l'attente du spectateur en véritable angoisse dans le film Les Dents de la mer de Steven Spielberg. Le thème musical devient un leitmotiv induisant l'appréhension à lui seul, à plusieurs reprises dans le film.

La fabrication de la musique de film

Plusieurs genres :

La BO Classique : musique originale écrite pour le film par un compositeur de musique « classique » instrumentale, orchestrale et/ou chorale (comme dans Star Wars par exemple, Titanic, Le Seigneur des anneaux...)

La BO par un artiste populaire : musique originale écrite pour le film par un artiste populaire (Comme dans Virgin Suicides, More...)

La compilation : reprises de morceaux qui existent (comme dans 2001, l'odyssée de l'espace, Trainspotting ou Pulp Fiction...)

L'enregistrement live : musique jouée et enregistrée pendant le tournage.

Des musiques de catalogue avec des déclinaisons dramaturgiques, composées et éditées spécialement pour être utilisées ultérieurement dans des films à venir. Ce type de production s'appelle « musique d'illustration » (background music) ou de façon péjorative « musique au mètre ».

La musique de film, héritage de la musique classique ?

Il est assez courant de vouloir lier la musique de film à la musique classique, bien que les genres adoptés par les compositeurs de musiques de films soient très divers. Une diversité qui s'étend de la musique symphonique (par exemple John Williams et Bernard Herrmann) à la musique minimaliste (Philip Glass, Michael Nyman).

Les compositeurs de l'Âge d'Or d'Hollywood (1930-1959), pour la plupart européens, mettent fin au cinéma parlant silencieux : la musique dialogue enfin avec l'image. Ils sont les véritables héritiers de la musique romantique de R. Wagner, J. Brahms et R. Strauss, et il est courant de trouver des structures musicales narratives proches à celles employées dans les poèmes symphoniques (Max Steiner, Miklós Rózsa, Bernard Herrmann).

Les décennies qui suivent (1960-1989) voient arriver l'intégration d'éléments de musique populaire. Les compositions deviennent davantage partie intégrante de l'action (Elmer Bernstein, John Barry, Ennio Morricone, Jerry Goldsmith, John Williams).

À l'ère du numérique (depuis 1990), les moyens techniques digitaux, la prédominance des effets sonores, et les accords entre les majors et l’industrie du disque donnent parfois l'impression d'inhiber la richesse d’orchestration.

Au départ fort inspirées (Hans Zimmer, James Horner...), les partitions se ressemblent aujourd'hui de plus en plus. Mais l'originalité et l'ambition restent encore présentes (notamment grâce à James Newton Howard, Howard Shor et Thomas Newman... ainsi qu'à la nouvelle génération constituée, entre autres, de Harry Gregson-Williams, David Arnold, Michael Giacchino, John Powell, Alexandre Desplat,...).

De nombreuses innovations de la musique de film proviennent également de Hans Zimmer (utilisation des chœurs dans des musiques d'action depuis USS Alabama, mixité des musiques électronique et symphonique...). Ces innovations sont couramment reprises par des compositeurs de musique de film.

Certains des compositeurs de musique de films ont été simultanément des compositeurs de symphonies, de concertos et/ou de ballets Igor Stravinski, Jerome Moross, Arthur Honegger, Aaron Copland etc. Comme tels, ils ont été classés comme musiciens classiques. Pour les autres, il est indéniable que la plupart d'entre eux, souvent de par leur formation classique.

(Wiki)

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
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Il y a quelques films sans musique. Ou alors, des morceaux intégrés dans le film. Comme un accordéoniste jouant dans une rue ou un bal.

Si mes souvenirs sont bons, il ne doit pas y avoir de musique dans "Loulou", de Pialat. Avec Depardier, Huppert et Guy Marchand.

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Membre, 51ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)

Notons que le premier film parlant et contestataire de Chaplin vis à vis du cinéma parlant comporte une musique mondialement connue dont les paroles sont du n'importe quoi. Chaplin fait ce tour de force de nous raconter une histoire parlante en "muet". Vous noterez que ce film est à la fois titré et parlant avec des panneaux avec pourtant la voix de Chaplin. Il me semble que c'est la première fois qu'il parle dans le film... la première personne parlant qu'on voit c'est un patron sur un écran dans l'usine pour l'engueuler. Chaplin, super star du cinéma muet, n'aimait pas du tout le parlant... (on retrouve cette opposition dans mon film préféré Les enfants du paradis entre les deux héros: l'amoureux sincère et mime face à son ami le séducteur baratineur aux beaux verbes). Et il nous chante du grand n'importe quoi; puisque le public veut écouter alors donnons lui ce qu'il veut, la preuve que l'image est largement suffisante.

Bref Les Temps Modernes est absolument incontournable et chaque année qui s'écoule rend Chaplin de plus en plus génial.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 667 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

C'est exact, il existe des films sans musique :)

Seul au monde, Les oiseaux, Le projet Blair Witch... Il y en a d'autres.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 781 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Notons que le premier film parlant et contestataire de Chaplin vis à vis du cinéma parlant comporte une musique mondialement connue dont les paroles sont du n'importe quoi. Chaplin fait ce tour de force de nous raconter une histoire parlante en "muet". Vous noterez que ce film est à la fois titré et parlant avec des panneaux avec pourtant la voix de Chaplin. Il me semble que c'est la première fois qu'il parle dans le film... la première personne parlant qu'on voit c'est un patron sur un écran dans l'usine pour l'engueuler. Chaplin, super star du cinéma muet, n'aimait pas du tout le parlant... (on retrouve cette opposition dans mon film préféré Les enfants du paradis entre les deux héros: l'amoureux sincère et mime face à son ami le séducteur baratineur aux beaux verbes). Et il nous chante du grand n'importe quoi; puisque le public veut écouter alors donnons lui ce qu'il veut, la preuve que l'image est largement suffisante.

Bref Les Temps Modernes est absolument incontournable et chaque année qui s'écoule rend Chaplin de plus en plus génial.

Rappelons que Chaplin écrivait aussi la musique de ses films (mais pas celle-là en fait, qui vient d'une chanson française très connue). Et plus quand on regarde bien on s'aperçoit qu'il a inventé le Moonwalk!

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
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bonjour

beaucoup d'acteurs et d'actrices de cette époque eurent peur à la venue du parlant . certains n'avaient pas la voix qu'il fallait pour certains rols .

la musique de films est pratiquement indispensable car , je pense ,qu' elle renforce les émotions comme il à été dit .

bonne soirée

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Membre, 51ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
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C'est exact, il existe des films sans musique :)

Seul au monde, Les oiseaux, Le projet Blair Witch... Il y en a d'autres.

Et il existe même des films absolument chiant qui deviennent des classiques UNIQUEMENT grâce à la musique.

Basil+Poledouris+-+Conan+the+Barbarian.jpg

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 667 messages
108ans‚ ©,
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C'est vrai aussi :smile2:

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 781 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Exemple typique du film qui vaut surtout par sa musique : "Hook", de Steven Spielberg (avec une musique de John Williams).

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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
Demsky Membre 10 979 messages
Maitre des forums‚
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Tony Gatlif, né le 10 septembre 1948 à Alger, de son vrai nom Michel Dahmani, est un réalisateur français, également acteur, scénariste, compositeur et producteur de films et spectacles vivants.

« La musique est le ciment qui rattache les humains » tony Gatlif.

tony_p5.jpg

https://www.youtube.com/watch?v=SqjpDaAL_6c

https://www.youtube.com/watch?v=i_VRFwz3xTI

https://www.youtube.com/watch?v=avNyvRyaDwo

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  • 2 semaines après...
Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 044 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

http://youtu.be/v0q2KZ4zrIY



Wendy Carlos est un grand nom de la musique de film, aussi je vous dédie Rocky Mountains (les Montagnes Rocheuses) ou quand la musique devient tableau (le morceau est tiré de Shining de Stanley Kubrick. On l'entend pendant la scène du voyage de la famille Torrance au travers des Rocheuses en direction de l'hôtel maudit).




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