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Violences sexuelles : témoignages "tardifs", dénonciations en cascade... Des psychologues expliquent comment s'opère le "déclic" des victimes

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Doïna

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 941 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Les victimes de violences sexuelles sortent parfois du silence des années après les faits, au point qu'il arrive que le délai de prescription soit dépassé. Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.

Pour dénoncer des faits, il faut mettre des mots dessus. S'en souvenir, les appréhender, les formuler. L'étape du souvenir est cruciale quand on sait que les traumatismes les plus violents sont souvent effacés de la conscience par ce qu'on appelle l'amnésie traumatique. Anaïs Vois est psychologue spécialiste des violences sexistes et sexuelles : "Quand il vit un événement traumatique qui entraîne une situation de sidération, d'impuissance, l'individu n'est pas en capacité d'activer les réseaux mnésiques habituels dont on fait tous usage pendant que les choses vont relativement bien, explique-t-elle. Cette violence que l'individu subit, peut, mais ce n'est pas systématiquement le cas, à un moment être refoulée parce qu’insupportable à garder dans la conscience pour poursuivre sa vie telle qu'elle est."

C'est fréquemment le cas dans les violences sexuelles intrafamiliales durant l'enfance : "Comment continuer à exister au sein de la famille dont j'ai besoin, qui me rassure, qui me permet de me construire tout en intégrant ma conception consciente de l'existence, que mon père est un violeur ? Les rapports sont extrêmement complexes et ambivalents."

Cette amnésie traumatique peut être totale ou partielle et soudainement levée plus tardivement, parfois vingt, trente ou quarante ans plus tard : "Il y a des moments où l'espace psychique est prêt à accueillir cet événement dans son histoire. Il y a quelque chose qui permet ça. Ça peut être déclenché par un événement, ça peut être aussi un moment juste où c'est possible pour l'individu d'intégrer ce qu'il a dû subir, ce à quoi il a pu être confronté, sans que ce soit trop déstructurant."

Article entier :

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-temoignages-tardifs-denonciations-en-cascade-des-psychologues-expliquent-comment-s-opere-le-declic-des-victimes_6367534.html

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Membre, Créateur de la marionnette, 79ans Posté(e)
Gepetto Membre 11 211 messages
Maitre des forums‚ 79ans‚ Créateur de la marionnette,
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Il y en a qui mette vraiment du temps avant de se décider à parler , je me demande comment ils vivent avec ça dans leurs têtes :hum:

Doivent passer de mauvaises nuits :cool:

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Membre, 49ans Posté(e)
Elisa* Membre 12 653 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)

Formidable topic Doïna… à vertu pédagogique dans le sens noble du terme sur un sujet sensible tellement complexe !

A lire particulièrement par les sceptiques de bonne ou mauvaise foi… tous ceux/celles qui sincèrement n’arrivent pas à comprendre, se mettre à la place de, ou qui sont peut-être dans le déni. 

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Membre, 45ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 648 messages
Forumeur vétéran‚ 45ans‚
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Eh... La violence qui aime ça ? Personne... Alors les violences sexuelles ? Non vraiment... En effet, dans le droit commun le délai est un peu court. Après ça, je veux dire, non c'est vrai que c'est un peu court.

Après, les violences sexuelles dans l'enfance, là on est d'accord.

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Membre, 55ans Posté(e)
Auger Membre 9 445 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)

On doit également prendre en compte qu'il est difficile d'évoquer un abus, un viol,... quand il s'agit d'une personnalité puissante (d'Arvor, Depardieu, Hulot, Miller maintenant,...) et que l'on sait qu'on aura absolument tout le monde contre soi : par lâcheté, par intérêt professionnel,...

J'aimerais bien que les "sceptiques" systématiques, sur le "retard" dans les dénonciations, puissent se poser ce genre de questions.

Modifié par Auger
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Membre, 59ans Posté(e)
italove Membre 9 294 messages
Maitre des forums‚ 59ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Doïna a dit :

Bonjour,

Les victimes de violences sexuelles sortent parfois du silence des années après les faits, au point qu'il arrive que le délai de prescription soit dépassé. Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.

Pour dénoncer des faits, il faut mettre des mots dessus. S'en souvenir, les appréhender, les formuler. L'étape du souvenir est cruciale quand on sait que les traumatismes les plus violents sont souvent effacés de la conscience par ce qu'on appelle l'amnésie traumatique. Anaïs Vois est psychologue spécialiste des violences sexistes et sexuelles : "Quand il vit un événement traumatique qui entraîne une situation de sidération, d'impuissance, l'individu n'est pas en capacité d'activer les réseaux mnésiques habituels dont on fait tous usage pendant que les choses vont relativement bien, explique-t-elle. Cette violence que l'individu subit, peut, mais ce n'est pas systématiquement le cas, à un moment être refoulée parce qu’insupportable à garder dans la conscience pour poursuivre sa vie telle qu'elle est."

C'est fréquemment le cas dans les violences sexuelles intrafamiliales durant l'enfance : "Comment continuer à exister au sein de la famille dont j'ai besoin, qui me rassure, qui me permet de me construire tout en intégrant ma conception consciente de l'existence, que mon père est un violeur ? Les rapports sont extrêmement complexes et ambivalents."

Cette amnésie traumatique peut être totale ou partielle et soudainement levée plus tardivement, parfois vingt, trente ou quarante ans plus tard : "Il y a des moments où l'espace psychique est prêt à accueillir cet événement dans son histoire. Il y a quelque chose qui permet ça. Ça peut être déclenché par un événement, ça peut être aussi un moment juste où c'est possible pour l'individu d'intégrer ce qu'il a dû subir, ce à quoi il a pu être confronté, sans que ce soit trop déstructurant."

Article entier :

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-temoignages-tardifs-denonciations-en-cascade-des-psychologues-expliquent-comment-s-opere-le-declic-des-victimes_6367534.html

Je ne vois aucun intérêt d'attendre qu'il y ait prescription, pour porter plainte contre quelqu'un !

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Membre, 49ans Posté(e)
Elisa* Membre 12 653 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, italove a dit :

Je ne vois aucun intérêt d'attendre qu'il y ait prescription, pour porter plainte contre quelqu'un !

Parce que tu fais partie des personnes n’ayant toujours pas compris ce qu’était un traumatisme, ni le sens du mot « reconnaissance », « victime »… bref. 

Modifié par Elisa*
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Membre, 59ans Posté(e)
italove Membre 9 294 messages
Maitre des forums‚ 59ans‚
Posté(e)
il y a 40 minutes, Elisa* a dit :

Parce que tu fais partie des personnes n’ayant toujours pas compris ce qu’était un traumatisme, ni le sens du mot « reconnaissance », « victime »… bref. 

Peut-être, mais comme un certain avocat qui est dans la même réflexion, sans dénier que des actes ont bien étaient commis, pourquoi attendre la prescription, sachant qu'il n'y aura aucun procès !

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Membre, 49ans Posté(e)
Axo lotl Membre 15 533 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, italove a dit :

Peut-être, mais comme un certain avocat qui est dans la même réflexion, sans dénier que des actes ont bien étaient commis, pourquoi attendre la prescription, sachant qu'il n'y aura aucun procès !

Parce qu'elles ou ils n'attendent pas, la parole et la mémoire se libèrent quand ils se libérent. Il faudrait faire sauter les délais de prescription pour les délits et crimes sexuels.

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Membre, 59ans Posté(e)
italove Membre 9 294 messages
Maitre des forums‚ 59ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, Axo lotl a dit :

Parce qu'elles ou ils n'attendent pas, la parole et la mémoire se libèrent quand ils se libérent. Il faudrait faire sauter les délais de prescription pour les délits et crimes sexuels.

Oui et attendre que certains témoins soient morts pour les faire parler, tu ne trouves pas ça bizarre ?

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Membre, 49ans Posté(e)
Axo lotl Membre 15 533 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, italove a dit :

Oui et attendre que certains témoins soient morts pour les faire parler, tu ne trouves pas ça bizarre ?

Mais de qui vous parlez ? qui attend ? les flics ? soyez au minimum clair dans vos propos 

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Membre, 53ans Posté(e)
kilitout Membre 2 363 messages
Forumeur expérimenté‚ 53ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Doïna a dit :

Bonjour,

Les victimes de violences sexuelles sortent parfois du silence des années après les faits, au point qu'il arrive que le délai de prescription soit dépassé. Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.

Pour dénoncer des faits, il faut mettre des mots dessus. S'en souvenir, les appréhender, les formuler. L'étape du souvenir est cruciale quand on sait que les traumatismes les plus violents sont souvent effacés de la conscience par ce qu'on appelle l'amnésie traumatique. Anaïs Vois est psychologue spécialiste des violences sexistes et sexuelles : "Quand il vit un événement traumatique qui entraîne une situation de sidération, d'impuissance, l'individu n'est pas en capacité d'activer les réseaux mnésiques habituels dont on fait tous usage pendant que les choses vont relativement bien, explique-t-elle. Cette violence que l'individu subit, peut, mais ce n'est pas systématiquement le cas, à un moment être refoulée parce qu’insupportable à garder dans la conscience pour poursuivre sa vie telle qu'elle est."

C'est fréquemment le cas dans les violences sexuelles intrafamiliales durant l'enfance : "Comment continuer à exister au sein de la famille dont j'ai besoin, qui me rassure, qui me permet de me construire tout en intégrant ma conception consciente de l'existence, que mon père est un violeur ? Les rapports sont extrêmement complexes et ambivalents."

Cette amnésie traumatique peut être totale ou partielle et soudainement levée plus tardivement, parfois vingt, trente ou quarante ans plus tard : "Il y a des moments où l'espace psychique est prêt à accueillir cet événement dans son histoire. Il y a quelque chose qui permet ça. Ça peut être déclenché par un événement, ça peut être aussi un moment juste où c'est possible pour l'individu d'intégrer ce qu'il a dû subir, ce à quoi il a pu être confronté, sans que ce soit trop déstructurant."

Article entier :

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-temoignages-tardifs-denonciations-en-cascade-des-psychologues-expliquent-comment-s-opere-le-declic-des-victimes_6367534.html

Dans mon entourage  une femme violée (=AGRESSION TOTALEMENT INENVISAGEABLE PUISQUE  RIEN  DANS SON  ATTITUDE N'encourageait  quiconque à des crimes) en 1974 puis par un ouvrier (qu'elle connaissait/côtoyait et qui ...se connaissaient!) en 1981 n'a jamais porté plainte cause...RESTER EN VIE!!!

AUCUNE AMNESIE  sauf la volonte de RESTER....VIVANTE et donc  "d'enfouir"  les souvenirs  qq part dans le  cerveau jusqu'au moment où un  évènement  INSUPPORTABLE pour ce  cerveau  (pour elle la mort de  Marie Trintignant) qui a  ...ACTIVE/PRESENTIFIE+RAMENE LE PASSE AU PRESENT TOUS LES VECUS ENFOUIS durant des...DECENNIES.

POUR...SUR-vivre/RE-vivre ce n'est pas  vers  ce judiciaire (TOTALEMENT INCOMPETENT même 40 ans  après/re:elle avait entendu une plaignante rapporter ce qu'un juge  avait OSE ="vs ne pouviez pas  le frapper pour vs défendre?...un cerveau massacré par un viol n'est PLUS apte à entendre de tels BAVASSERIES!) qu'elle  s'est tournée mais la "psycho"

Avant D'EXPLIQUER...= DIRE à l'EXTERIEUR de soi =ICI CLAIREMENT..ENSEIGNER à l'EXTERIEUR DE SOI,  il faut D'ABORD TOUT...DIRE à SOI ET COMPRENDRE POUR...SOI! !!! Bien trop de "flics"/juges et LEGISLATEURS NE comprennent RIEN à CE TRAVAIL intellectuel/mental/et même...physique DE.....TRES  TRES LOOONGUE DUREE!!!

Degoût de tous ces  BAVASSEURS/EUSES du  DROIT ET pas OU si peu des cerveaux humains DEVASTES (qd encore...vivants!)et de leur REPARATION! uN VIOL EST comparable à une DEFLAGRATION dans les cellules cérébrales =stress oxydatif et handicapant de longue durée.

Voilà pourquoi une personne violéé (rien oà voir avec des attouchements ou propos sexistes!) devrait pouvoir porter plainte tout au long de  sa vie ref/VOIR CI DESSUS

Modifié par kilitout
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Membre, 49ans Posté(e)
Axo lotl Membre 15 533 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, kilitout a dit :

Dans mon entourage  une femme violée (=AGRESSION TOTALEMENT INENVISAGEABLE PUISQUE  RIEN  DANS SON  ATTITUDE N'encourageait  quiconque à des crimes) en 1974 puis par un ouvrier (qu'elle connaissait/côtoyait et qui ...se connaissaient!) en 1981 n'a jamais porté plainte cause...RESTER EN VIE!!!

AUCUNE AMNESIE  sauf la volonte de RESTER....VIVANTE et donc  "d'enfouir"  les souvenirs  qq part dans le  cerveau jusqu'au moment où un  évènement  INSUPPORTABLE pour ce  cerveau  (pour elle la mort de  Marie Trintignant) qui a  ...ACTIVE/PRESENTIFIE+RAMENE LE PASSE AU PRESENT TOUS LES VECUS ENFOUIS durant des...DECENNIES.

POUR...SUR-vivre/RE-vivre ce n'est pas  vers  ce judiciaire (TOTALEMENT INCOMPETENT même 40 ans  après/re:elle avait entendu une plaignante rapporter ce qu'un juge  avait OSE ="vs ne pouviez pas  le frapper pour vs défendre?...un cerveau massacré par un viol n'est PLUS apte à entendre de tels BAVASSERIES!) qu'elle  s'est tournée mais la "psycho"

Avant D'EXPLIQUER...= DIRE à l'EXTERIEUR de soi il faut D'ABORD TOUT...DIRE à SOI ET COMPRENDRE POUR...SOI! !!! Bien trop de "flics"/juges NE comprennent RIEN à CE TRAVAIL DE.....TRES  TRES LOOONGUE DUREE!!!

Je trouve ce genre de phrase abjecte, culpabiliser les victimes, les accuser. c'est dégueulasse.

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Membre, 53ans Posté(e)
kilitout Membre 2 363 messages
Forumeur expérimenté‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Axo lotl a dit :

Je trouve ce genre de phrase abjecte, culpabiliser les victimes, les accuser. c'est dégueulasse.

?????   :hum: Ou vs n'avez PAS LU ou vs ne comprenez PAS  ce  que vs VOYEZ à l'écran!!!:D

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Membre, 49ans Posté(e)
Axo lotl Membre 15 533 messages
Maitre des forums‚ 49ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, kilitout a dit :

?????   :hum: Ou vs n'avez PAS LU ou vs ne comprenez PAS  ce  que vs VOYEZ à l'écran!!!:D

 

Quand je lis ça : AGRESSION TOTALEMENT INENVISAGEABLE PUISQUE  RIEN  DANS SON  ATTITUDE N'encourageait  quiconque à des crimes)

je comprends que ELLE n'avait rien fait pour encourager, alors que d'autres si.

 

 

 

Modifié par Axo lotl
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Membre, Posté(e)
JacKK Membre 1 462 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Auger a dit :

Quand il s'agit d'une personnalité puissante (d'Arvor, Depardieu, Hulot, Miller maintenant,...)

Inutile de faire, encore et encore,  une différence entre auteur anonyme et auteur célèbre. 

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Membre, 70ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 308 messages
Maitre des forums‚ 70ans‚
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bonjour, je ne sais si cela peut vous intéresser mais je vais vous raconter ce qui m'est arrivée à l'âge de 17 ans dans le Var... nous étions sur le port à St Tropez, en boîte... là un jeune homme me drague gentiment... je préviens mes amis que je vais faire un "tour" et tous de se marrer... donc nous partons tous les deux... arrivés à la sortie du port, on continue à marcher puis nous allons sur la plage de galets... et tout a changé pour moi... "si tu cries, je t'écrase la gueule!" voilà ce que j'ai entendu... je préfère arrêter là, cela risquerait de ne pas passer!

j'en ai parlé très rapidement que 30 ans plus tard, une seule et unique fois, à mon père... il m'a demandée si je souhaitais en discuter avec lui, à cela, j'ai dit non. et il ne me serait jamais venu à l'esprit de porter plainte 30 ans plus tard. 

Modifié par jacky29
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Membre, 33ans Posté(e)
OliPi07 Membre 123 messages
Forumeur activiste‚ 33ans‚
Posté(e)
Le 18/02/2024 à 10:59, Doïna a dit :

Bonjour,

Les victimes de violences sexuelles sortent parfois du silence des années après les faits, au point qu'il arrive que le délai de prescription soit dépassé. Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.

Pour dénoncer des faits, il faut mettre des mots dessus. S'en souvenir, les appréhender, les formuler. L'étape du souvenir est cruciale quand on sait que les traumatismes les plus violents sont souvent effacés de la conscience par ce qu'on appelle l'amnésie traumatique. Anaïs Vois est psychologue spécialiste des violences sexistes et sexuelles : "Quand il vit un événement traumatique qui entraîne une situation de sidération, d'impuissance, l'individu n'est pas en capacité d'activer les réseaux mnésiques habituels dont on fait tous usage pendant que les choses vont relativement bien, explique-t-elle. Cette violence que l'individu subit, peut, mais ce n'est pas systématiquement le cas, à un moment être refoulée parce qu’insupportable à garder dans la conscience pour poursuivre sa vie telle qu'elle est."

C'est fréquemment le cas dans les violences sexuelles intrafamiliales durant l'enfance : "Comment continuer à exister au sein de la famille dont j'ai besoin, qui me rassure, qui me permet de me construire tout en intégrant ma conception consciente de l'existence, que mon père est un violeur ? Les rapports sont extrêmement complexes et ambivalents."

Cette amnésie traumatique peut être totale ou partielle et soudainement levée plus tardivement, parfois vingt, trente ou quarante ans plus tard : "Il y a des moments où l'espace psychique est prêt à accueillir cet événement dans son histoire. Il y a quelque chose qui permet ça. Ça peut être déclenché par un événement, ça peut être aussi un moment juste où c'est possible pour l'individu d'intégrer ce qu'il a dû subir, ce à quoi il a pu être confronté, sans que ce soit trop déstructurant."

Article entier :

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-temoignages-tardifs-denonciations-en-cascade-des-psychologues-expliquent-comment-s-opere-le-declic-des-victimes_6367534.html

C'est tellement traumatisant pour la personne qu'elle garde tout ça pour elle. C'est vraiment triste. 

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Membre, Posté(e)
JacKK Membre 1 462 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, jacky29 a dit :

Il ne me serait jamais venu à l'esprit de porter plainte 30 ans plus tard. 

Et on félicite celles et ceux qui même 30 ans plus tard ont a l'esprit l'envie de porter plainte.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 60 733 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)
Le 18/02/2024 à 10:59, Doïna a dit :

Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.

Ces mécanismes sont puissants, très puissants.  Ils maintiennent les victimes debout, "pire" : en vie. Les réminiscences apparaîtront quand le cerveau sera assez fort pour les supporter et supporter tous les "paliers" ultérieurs. Ca, c'est quand ça se passe "bien". Quand ça se passe mal, le cerveau bloqué dans son déni/amnésie va "exploser" en quelque sorte, c'est ce qui s'appelle la décompensation, c'est soudain et très violent. Pour certains c'est le raptus suicidaire immédiat. 

Je fais une nuance entre déni et amnésie traumatique partielle ou totale. L'amnésie traumatique partielle ou totale existe, n'en déplaise aux sceptiques. Plus souvent, il s'agit d'un combiné entre amnésie et déni. C'est à dire "on sait. Mais on ne veut pas savoir." Cet état est un cauchemar. Il faut beaucoup d'énergie pour repousser les assauts de son propre système cérébral qu'on veut tromper. L'épuisement est inévitable, dépression, dérèglements physiques et psychiques importants et malheureusement parfois durables. 

Lorsque les victimes se débattent là dedans, que ce soit avant, après, la première chose à laquelle elles vont penser ce n'est pas aller porter plainte non. Imaginez, d'une seconde à l'autre, vous ne savez même plus votre nom, c'est le vide absolu, le néant total, l'impression de ne plus avoir de corps, de ne pas être réel, toute la machine débloque - j'insiste : en une seconde, une seule - vous savez que c'est l'heure, voilà ça y est : vous devenez fou, vous allez mourir, l'angoisse est indescriptible, physique aussi..

Le cerveau se libère petit à petit. Plus vous devenez fort, plus il vous envoie du lourd. Plus vous résistez, plus vous développez de séquelles. Et ça ne s'arrête jamais, toute une vie dans certains cas à avoir des "trucs qui vous sautent à la figure" sans prévenir...  

Pourquoi ne pas porter plainte plus tôt ? Je voulais dire aussi ici que lorsqu'on est dans le déni, on va s'inventer n'importe quelle bonne raison pour justifier les évènements traumatiques, et donc s'en rendre responsable, même se persuader du consentement, de la recherche. Et quand on fait ça pendant des années et des années, la honte et la culpabilité ont tellement pris possession de votre psychisme, qu'il est impossible d'imaginer ne pas être ou coupable et/ou consentant, impossible. Et par là, impossible d'aller se plaindre où que ce soit, les victimes se taisent comme ça.  Il y a des victimes qui font ce chemin tellement difficile du retour à la réalité, ça leur prend leur vie entière, et à la fin : elles se sentent toujours coupables, illégitimes. Alors porter plainte....  

Juste, pour rappel : 5 à 6% de plaintes seulement par an, suite à viol. J'ai envie de dire aux sceptiques : cessez de l'être et enfilez leurs pompes aux victimes, essayez. Femmes, hommes, faites appel à toute la concentration dont vous êtes capables, imaginez être la victime, ressentez-le vraiment, et revenez ensuite nous dire si la première chose à laquelle vous pensez, c'est porter plainte..

J'ai beaucoup d'admiration pour celles et ceux qui le font. La cour d'assises est une boucherie..et s'il n'y avait que ça..

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