Je vous parle d'un film ? Thelma et Louise

Bonjour tous toutes  

Ce qui est un peu sympa à apprendre, ce sont certaines coulisses d'un film. Il n'y a pas tant de ressources que ça, alors je me suis dit, tiens là il y en a une, je partage. 

Pour ceux qui n'ont jamais vu le film, le synopsis : 

Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone l'une avec son mari, l'autre avec son petit ami, décident de s'offrir un week-end sur les routes magnifiques de l'Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un événement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.

L'affiche : 

C'est un film de 1991, de Ridley Scott (oui oui s'il vous plaît), avec Geena Davis et Susan Sarandon pour ne citer qu'elles. On entrera dans tous les détails un peu plus loin. 

Pour ceux qui n'ont jamais vu le film, vous pouvez le visionner ici :  https://www.arte.tv/fr/videos/023091-000-A/thelma-et-louise/

C'est permis et c'est gratuit, alors on ne se prive pas de voir un film en forme de petit séisme à l'époque,  dans la société masculine, principalement.

Et pour ceux qui l'ont déjà vu, ben revoyez le, il mérite. 

Pour tous ceux qui n'auraient pas vu le film je ne vais pas spoiler (divulgâcher) mais utiliser le masquage à activer, donc, je demande à chacun des participants de ne pas spoiler (je serai sans pitié). 

Bien sûr qu'on peut parler du film et de tout ce qu'il y a autour, le sujet est même fait pour ça, critiques, extraits, musiques, retombées sociétales, photos, prix, acteurs, actrices, etc etc. 

Mais s''il est question de divulguer l'histoire ou des "premières" lors de ce film ou des anecdotes que je me réserve au fur et à mesure du film,  alors sous ce format s'il vous plait : 

Bon allez, on commence  

Thelma et Louise déjà, c'est le tout premier scénario par une Américaine d'origine libanaise, Callie Khouri. Callie Khouri est née au Texas, elle  est productrice de vidéo-clips et tente sa chance à Hollywood en rédigeant ce script dont la première mouture avoisine les 140 pages. 

Elle voulait réaliser Thelma et Louise elle-même, pour un million de dollars. Holly Hunter et Frances McDormand sont partantes pour interpréter ses deux héroïnes. Mais il va en être autrement. Grâce à une amie, le scénario de Callie Khouri va se retrouve sur le bureau de Mimi Polk Gitlin, productrice.  C'est une proche collaboratrice de Ridley Scott, elle lui envoie le scénario et il tombe amoureux. Mais il veut juste produire le film. Lui imagine Jodie Foster et Michelle Pfeiffer dans les rôles principaux.

Quand Ridley Scott se décide enfin à le réaliser lui-même, ses actrices ne sont plus disponibles. Pire : Ce truc fout les j'tons à Hollywood. Et les studios hésitent à produire ce « chick flick » (« film pour gonzesses ») trop loin des cases, trop  loin d'une gentille comédie romantique. 

C'est la première apparition de Brad Pitt 

Finalement Ridley Sccott convainc la  MGM/United Artists  (Alan Ladd Jr), de financer le long-métrage. Le tournage débute à l'été 1990. Ce dernier octroie au réalisateur un budget, pas si élevé, de 16 millions de dollars. Ridley Scott ne veut pas engager des stars pour son film et se rabat sur deux actrices plus discrètes : Susan Sarandon et Geena Davis. Geena Davis  le harcèle depuis un an ! depuis qu'elle a flashé sur le script rêve d'interpréter Thelma. 

Révélée dans La Mouche de David Cronenberg (qu'elle a tourné avec son futur mari Jeff Goldblum) et Beetlejuice de Tim Burton, l'actrice s'est farouchement battue pour ce rôle, coiffant au poteau Meryl Streep et Goldie Hawn. Avec son mètre quatre-vingt-trois, cette grande sauterelle au QI de 140 va s'entendre à merveille avec sa partenaire, Susan Sarandon.

Ce qui est préférable pour un film racontant une grande histoire d'amitié féminine.

Le scénario de Thelma et Louise est jugé misandre

L'action du film débute dans une petite ville de l'Arkansas.  Thelma Dickinson (Geena Davis), femme au foyer, est l'épouse timide et soumise de Darryl (Christopher McDonald), un macho moustachu.

Sa meilleure amie, Louise Sawyer (Susan Sarandon), travaille comme serveuse dans un « diner ».

Sur un coup de tête, elles décident de s'offrir un week-end de détente et partent en voiture pour une folle randonnée à la montagne. Les cheveux au vent, elles traversent les grands espaces américains au volant de leur Thunderbird 1966 vert amande.

Sur le tournage 

A partir d'ici, plus de spoilers

Sur le tournage 

+

Je l'ai vu et m'en rappelle un peu. Sacré film. Evidemment il y a certaines choses qu'on ne peut pas oublier.

Je crois l'avoir vu trois fois, je le reverrai avec plaisir. Je ne l'ai pas vu à sa sortie. Il a été très marquant, il m'est apparu comme une "solution". 

Bonjour,

Un film superbe, re-passé ce WE à la TV (France 5 ou Arte, je ne sais plus).

Un film marquant dans la production de Ridley Scott, un réalisateur décidément déconcertant, capable du meilleur ("Alien", "Blade Runner", "Thelma et Louise"', "Gladiator"), comme du pire ("Napoléon" et pas de films assez commerciaux ou bâclés). Capable de réaliser par exemple l'excellent "Prometheus", puis peu après le médiocre "Alien Covenant", qui est un vrai sabotage du film précédent et même de toute la saga "Alien".

Au cours du voyage, Ridley Scott montre l'évolution progressive de ses deux personnages, qui se transforment sous nos yeux. Dépeinte au départ comme naïve, Thelma prend, par la suite, son destin en main, refusant toute compromission. Louise aussi devient plus forte et déterminée.

Dans une scène significative, elle enlève sa montre et ses bijoux et les échange contre le stetson d'un vieillard. Débarrassée de tous ces artifices qui l'encombrent, elle devient enfin naturelle. Une femme à l'état sauvage, sans maquillage et les cheveux défaits.

Cette libération a soulevé un grand débat lors de la sortie du film en mai 1991. En effet, certains critiques américains ont dénoncé le caractère misandre du scénario, parce qu'il présentait les hommes sous leur pire aspect 

Certes, le mari de Thelma est un gros beauf, complètement tourné en ridicule par Ridley Scott ! 

Mais d'autres personnages masculins sont plus nuancés.

le film de Ridley Scott renverse les schémas habituels et provoque, aux États-Unis, la colère de nombreux mâles qui se sentent dévirilisés. Ce road movie présente en effet deux femmes indépendantes qui partent à la conquête de l'Ouest alors que leurs hommes les attendent au foyer ! 

Horreur, malheur !   

il y a 3 minutes, Gouderien a dit :

Un film marquant dans la production de Ridley Scott, un réalisateur décidément déconcertant, capable du meilleur ("Alien", "Blade Runner", "Thelma et Louise"', "Gladiator"), comme du pire ("Napoléon" et pas de films assez commerciaux ou bâclés).

Alors là nous sommes d'accord. Napoléon, au secours. Et tu peux ajouter Gladiator II..  

Un p'tit mot sur Ridley Scott : 

Après une première carrière remarquée dans la publicité, pour laquelle il tourne notamment pour la société Apple le court-métrage 1984, c'est en atteignant la quarantaine qu'il se tourne vers les longs-métrages. Il est révélé à la fin des années 1970 et durant les années 1980 par trois blockbusters : Alien, le huitième passager (1979), Blade Runner (1982) et Legend (1985). Durant les années 1990, ses films connaissent moins de succès ; se détachent néanmoins Thelma et Louise (1991) et 1492 : Christophe Colomb (1992). 

Tout sur wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ridley_Scott

C'est presque un miracle si le film a pu voir le jour, vraiment hein ?  La place des femmes dans l'industrie du cinéma était vraiment minime en 1990.  D'ailleurs, pendant longtemps, les femmes se contentaient de jouer au cinéma des demoiselles en détresse ou des objets sexuels. 

Thelma et Louise devient donc un manifeste féministe, dénonçant une société sexiste. Mais aussi un divertissement plein d'humour, qui révéla, comme l'a dit plus tôt @Kira,   Brad Pitt  :

S'il a déjà joué des rôles microscopiques dans une demi-douzaine de films, l'acteur, repéré dans une pub pour les jeans 501 Levi's, a attiré pour la première fois l'attention du public avec son rôle d'autostoppeur sexy dans le film de Ridley Scott. Il est propulsé directement parmi les nouveaux sex-symbols du cinéma américain. Et son accent du Missouri fait craquer le public féminin.

L’autostoppeur

Pour le rôle de JD,l’autostoppeur sexy (euphémisme, mais là faut voir le film !), le tout débutant Brad Pitt ne fut pas le seul à passer des essais. Il fut retenu grâce à la recommandation de Geena Davis qui, en lui donnant la réplique lors de l’audition, en avait oublié ses propres dialogues, bouche bée devant le charisme du jeune acteur. Avant le divin blond, elle s’était pourtant retrouvée face à de jeunes bruns pas trop mal non plus : Mark Ruffalo, et un acteur qu’elle ne connaissait pas, du nom de… George Clooney !

Super mal payé pour son rôle (6000 dollars), mais il faut un début à tout ! 

 Porté par deux actrices magnifiques et émouvantes, Thelma et Louise s'offre aussi un final mémorable au Grand Canyon, lieu originel de la mythologie américaine, où la montée de l'émotion atteint neuf sur l'échelle de Richter !

En féminisant un genre (le road movie) jusque-là réservé aux hommes, le Britannique Ridley Scott porte aussi le regard d'un Européen sur les États-Unis. Il déclare à ce propos : « En tant qu'étranger, je peux voyager dans le désert et être émerveillé devant des kilomètres de poteaux électriques à perte de vue… Ce sont ces mêmes poteaux que l'Américain ne remarque même plus, tant ils font partie de son quotidien. »

Traversée de paysages somptueux et de décors de cartes postales, de stations-service et de motels, cette œuvre tournée sous des ciels électriques en Cinémascope magnifie les grands espaces westerniens chers à John Ford. Et notamment la région montagneuse de Moab, dans l'Utah, où roulent Thelma et Louise alors que The Ballad of Lucy Jordan de Marianne Faithfull résonne dans la nuit.

il y a 52 minutes, January a dit :

 

Le scénario de Thelma et Louise est jugé misandre

 

Ben tiens ! Quand t’es pas une potiche, ni béate d’admiration devant LE mâle, t’es misandre. Aujourd’hui t’es woke. Ça stagne…

Il faut dire que Thelma et Louise pulvérise les stéréotypes machistes de la société et du cinéma américains en inversant tous les codes, regarde Brad Pitt relégué sur la banquette arrière et complètement réduit à son sex-appeal ahurissant   

Imagine à l'époque : Georges Lucas, Francis Ford Coppola et Martin Scorsese, de bons gros shoots de testostérone ! Même Spielberg cantonne la femme dans un rôle de mère de famille. Ridley Scott se pointe avec ses deux héroïnes en cavale qui s'approprient tous les codes masculins, là y a des mecs ils se sont sentis mal hein

Une semaine après la sortie du film, Susan Sarandon et Geena Davis font la couverture de Times Magazine. On pouvait s’attendre à ce que la Une du journal mentionne leurs noms d’actrices. Elles apparaissent en tant que Thelma et Louise sous le titre « Why Thelma and Louise Strike a Nerve » (Pourquoi Thelma et Louise appuient là où ça fait mal).

Quel mal ? L’histoire des jeunes femmes est un miroir de la société patriarcale et sexiste, où règne l’oppression machiste.

Le film bouscule aussi le monde du 7ème art. Deux scènes suscitent la polémique.

leurs noms figurent sur la couverture, en petit, mais il y est.

Oui c'est vrai, manque d'attention de ma part.

Il y a 1 heure, January a dit :

Au cours du voyage, Ridley Scott montre l'évolution progressive de ses deux personnages, qui se transforment sous nos yeux. Dépeinte au départ comme naïve, Thelma prend, par la suite, son destin en main, refusant toute compromission. Louise aussi devient plus forte et déterminée.

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alors qu'elle a été victime, par le passé, d'un viol au Texas

Dans une scène significative, elle enlève sa montre et ses bijoux et les échange contre le stetson d'un vieillard. Débarrassée de tous ces artifices qui l'encombrent, elle devient enfin naturelle. Une femme à l'état sauvage, sans maquillage et les cheveux défaits.

Cette libération a soulevé un grand débat lors de la sortie du film en mai 1991. En effet, certains critiques américains ont dénoncé le caractère misandre du scénario, parce qu'il présentait les hommes sous leur pire aspect 

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un violeur, un flic macho, un routier obscène (dont les pétroleuses se vengent en faisant sauter le camion-citerne).

 

Certes, le mari de Thelma est un gros beauf, complètement tourné en ridicule par Ridley Scott ! 

Mais d'autres personnages masculins sont plus nuancés.

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Parce qu'il met en scène deux héroïnes rejetant les normes d'une société patriarcale et répondant par les armes à la violence masculine,

le film de Ridley Scott renverse les schémas habituels et provoque, aux États-Unis, la colère de nombreux mâles qui se sentent dévirilisés. Ce road movie présente en effet deux femmes indépendantes qui partent à la conquête de l'Ouest alors que leurs hommes les attendent au foyer ! 

Horreur, malheur !   

Alors là nous sommes d'accord. Napoléon, au secours. Et tu peux ajouter Gladiator II..  

 

Un p'tit mot sur Ridley Scott : 

 

Après une première carrière remarquée dans la publicité, pour laquelle il tourne notamment pour la société Apple le court-métrage 1984, c'est en atteignant la quarantaine qu'il se tourne vers les longs-métrages. Il est révélé à la fin des années 1970 et durant les années 1980 par trois blockbusters : Alien, le huitième passager (1979), Blade Runner (1982) et Legend (1985). Durant les années 1990, ses films connaissent moins de succès ; se détachent néanmoins Thelma et Louise (1991) et 1492 : Christophe Colomb (1992). 

Tout sur wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ridley_Scott

 

Son premier film, "Duellistes", avait beaucoup impressionné, et lui avait valu une réputation d'esthète du cinéma.

Il y a 1 heure, January a dit :

Il faut dire que Thelma et Louise pulvérise les stéréotypes machistes de la société et du cinéma américains en inversant tous les codes, regarde Brad Pitt relégué sur la banquette arrière et complètement réduit à son sex-appeal ahurissant   

Imagine à l'époque : Georges Lucas, Francis Ford Coppola et Martin Scorsese, de bons gros shoots de testostérone ! Même Spielberg cantonne la femme dans un rôle de mère de famille. Ridley Scott se pointe avec ses deux héroïnes en cavale qui s'approprient tous les codes masculins, là y a des mecs ils se sont sentis mal hein

 

 

 

 

Ce serait drôle si ce n’était si désespérant...